Parking Ravet 25 juin 2019
Ce matin des membres du collectif XR contre le réchauffement climatique et l'extinction massive des espèces sont montés sur la foreuse du quai Ravet pour dénoncer la construction d'un ènième parking en plein centre-ville.
Rappelons que le projet en question soulève une vraie indignation de beaucoup de chambériens, comme nous le constatons sur le marché, en raison essentiellement de ses caractéristiques car il présente plusieurs gros problèmes:
- la taille
- le lieu
- l'accessibilité
- le prix
La taille : 480 places
C'est l'équivalent du parking de la falaise, qui lui dessert le quartier de la Calamine, le secteur Curial avec tous ses bars et restaurants, plus le centre de spectacle Malraux, dont la jauge est d'environ 900 places. Il s'agit donc d'un parking structurel desservant un très grand ensemble de commerces dont l'utilité ne fait pas débat. Le parking Ravet, servira lui principalement à des riverains, et quelques clients des commerçants qui voudront bien marcher et ne pas aller jusqu'au parking de l'hôtel de ville, des Halles ou du Palais de Justice. Précisons également que comme les panneaux indicateurs ne sont plus en service depuis 3 ans, les automobilistes ne sauront pas à l'avance s'il reste des places et reviendront peut-être en arrière.
Le parking des Halles, qui est le dernier construit, dessert lui le marché, la FNAC, le centre commercial des Halles et un cinéma de 10 salles, et pourtant il ne fait que 280 places et n'est JAMAIS plein. Il y a sans doute un problème de tarif mais pas de capacité, et le parking Ravet ne sera pas bon marché lui non-plus puisqu'il va coûter beaucoup plus cher qu'un parking équivalent.
Le lieu : à 180 mètres des Eléphants
Nous considérons qu'un parking aussi grand doit servir à favoriser le report modal, mais pour cela il doit être construit beaucoup plus près de la VRU et beaucoup plus loin de l'hyper centre, sinon ce n'est qu'un aspirateur à voiture supplémentaire aux dépens du réseau de bus. Il n'y a qu'à regarder ce qui se passe à Curial les fins de semaines, tout le monde tourne pour trouver une place puisque le bus n'offre aujourd'hui aucune alternative après 21h.
Une navette électrique et gratuite (par exemple) pourrait faire le tour des parkings de périphérie pour amener les visiteurs au plus près du centre, ce qui amènerait mécaniquement moins de véhicules en ville et allègerait d'autant le circulation. Mais pour que cela fonctionne il faut évidemment que cela soit gratuit, et ne pas compter sur des vélos-bulles pour cela, à raison de 2 passagers par voyage.
L'accessibilité : réduction du nombre de voies
Après avoir mis les bus directement dans le flux des voitures sur l'avenue des Ducs, voilà maintenant un nouveau frein à la circulation dans le quartier, puisque le chantier prévoit la suppression d'une voie sur le pont des Amours. Dans le sens montant il faudra donc cotoyer sur une seule voie :
- les vélos
- les voitures
- les bus articulés qui sont aussi larges que la voie et ne pourront pas doubler les cyclistes
- les entrées/sorties du parking
Notons que ce léger détail, d'ordre public, n'apparait que dans le permis de construire... Si la mairie a effectivement le droit de modifier les conditions de circulation, la pratique est pour le moins suspecte, surtout dans ce quartier chroniquement congestionné.
La prix : 12 millions d'euros
En raison de ses caractéristiques architecturales, de la taille de ses étages (3,40 m) et des contraintes imposées par l'Architecte des Bâtiments de France pour autoriser son implémentation aussi près des zones classées du centre ville, le prix de l'ouvrage a pris l'ascenseur et les chambériens paieront évidemment la facture, mais sur la durée. Rappelons pour mémoire que le parking des Tisserands à Voiron n'a coûté que 4.5 à 5.5 millions, soit la moitié, pour exactement la même capacité et la même emprise au sol à qq mètres près.
Un parking riverain ?
L'option la plus consensuelle serait peut-être de réaliser un simple parking pour les riverains, plus quelques dizaines de places supplémentaires pour les autres usages, mais on serait loin de 500 places. Et n'oublions pas qu'un parking plus petit, enterré ou pas, génèrerais un peu moins de problèmes, mais il resterait toujours la question des accès.
Un parking pour libérer l'avenue des Ducs ?
Nous ne sommes pas forcément opposés à ce projet, mais attendons réellement de voir les études, les plans, les maquettes, avant de nous prononcer. Nous avons déjà vu les résultats aléatoires du plan de circulation, et n'oublions pas que pour le big-bang du réseau de bus en 2016, il a fallu attendre presque le dernier moment (mai 2016) pour obtenir ne serait-ce qu'un plan global du réseau. A 4 mois de la mise en service, certains usagers réguliers ne savaient toujours pas s'ils auraient encore une ligne de bus à proximité à la rentrée. Le moins que l'on puisse dire, c'est que ce genre d'incertitude n'est certainement pas de nature à favoriser l'usage des transports en commun à Chambéry.
